Pour vivre ici

Je fis un feu, l’azur m’ayant abandonné,

un feu pour être son ami,

flammes 1Un feu pour m’introduire dans la nuit d’hiver,

Un feu pour vivre mieux.

Je lui donnai ce que le jour m’avait donné :

Les forêts, les buissons, les champs de blé, les vignes,

Les nids et leurs oiseaux, les maisons et leurs clés,

les insectes, les fleurs, les fourrures, les fêtes.

Je vécus au seul bruit des flammes crépitantes,

feu 2

Au seul parfum de leur chaleur ;

J’étais comme un bateau coulant dans l’eau fermée,

barque au sec 3Comme un mort je n’avais qu’un unique élément.

Paul Eluard – Le livre ouvert- Ed Gallimard

Au dernier souffle

Aux feux du couchant

dans l’intensité des rayons de juin

tes derniers instants auprès des tiens

coucher de soleil IMG_8070Cherchant le passage vers l’autre rive

passage du fleuveC’est au matin,

que les souffles d’éternité

barque du passeuront poussé la barque du passeur.

Sous les dents solaires

Dans l’engrenage doré des dents du soleil

j’ai écrasé mes peines en miettes et poussières

Marsannedispersées et diluées dans l’atmosphère

je me suis sentie plus légère.