Après la veillée du pommé,
au cours de laquelle il n’avait pas manqué de verve,
histoire de dégriser,
il était allé se promener au bord de l’Erve.
Photo Fredo Baudry
Dans le demi-sommeil de l’aube où on enrhume,
rêvant de tenir une arquebuse,
il découvrit dominant la cluse,
les cheminées du château enveloppée des voiles de brume.
Clip audio : Le lecteur Adobe Flash (version 9 ou plus) est nécessaire pour la lecture de ce clip audio. Téléchargez la dernière version ici. Vous devez aussi avoir JavaScript activé dans votre navigateur.
Une fois franchi le porche, vous les découvrez face à vous,
elles vous saluent,
fièrement perchées sur les toitures bleues,
pour prendre de la hauteur.
Et lorsque vous avancez à l’angle de la cour, elles accrochent l’oeil,
toutes de briques rouges
avec de fines découpes triangulaires
qui laissent passer la lumière,
elles se dressent entre les fenêtres de tuffeau,
ou se calent au creux de la toiture.
Dans la lumière du soir,
elles jouent à cache cache avec la lumière
les élégantes châtelaines.
Superposées le long de la muraille ouverte,
traces des flambées au château,
ces trois cheminées semblent les dernières dans la place
à porter le témoignage
de l’incendie du temps qui passe
qui ne laisse que les pans de murs noircis des âtres.