Aux feux du couchant
dans l’intensité des rayons de juin
tes derniers instants auprès des tiens
Cherchant le passage vers l’autre rive
C’est au matin,
que les souffles d’éternité
ont poussé la barque du passeur.
Aux feux du couchant
dans l’intensité des rayons de juin
tes derniers instants auprès des tiens
Cherchant le passage vers l’autre rive
C’est au matin,
que les souffles d’éternité
ont poussé la barque du passeur.
Eloge plein de délicatesse, tout en nuances que les photos suggèrent
pour un passage allégé sur l’autre rive. Très beau et très parlant.
Merci
La mort d’un proche ravive en nous l’angoisse de la finitude et nous cherchons à croire que sur l’autre rive, le territoire s’appelle sérénité et que les morts y reposent en paix.
Des mots et des images en parfaite harmonie. Ce billet est un pur joyau. Un bel hommage en vérité.
Moi aussi j’espère que la barque mène à l’Île d’Avalon.
Heure incertaine, heure charmante et triste : les roses
Ont un sourire si grave et nous disent des choses
Si tendres que nos cœurs en sont tout embaumés ;
Le jour est pâle ainsi qu’une femme oubliée,
La nuit a la douceur des amours qui commencent,
L’air est rempli de songes et de métamorphoses ;
Couchée dans l’herbe pure des divines prairies,
Lasse et ses beaux yeux bleus déjà presque endormis,
La vie offre ses lèvres aux baisers du silence.
…
Heure incertaine, heure charmante et triste : les femmes
Laissent dans leurs regards voir un peu de leur âme ;
Le soir a la douceur des amours qui commencent.
Ô profondes amours, blanches filles de l’absence,
Aimez l’heure dont l’œil est grave et dont la main
Est pleine des parfums qu’on sentira demain ;
Aimez l’heure incertaine où la mort se promène,
Où la vie, fatiguée d’une journée humaine,
Entend chanter enfin, tout au fond du silence,
L’heure des songes légers, l’heure des indolences !
Remy de Gourmont, « Le soir »