Vertige de la fuite des jours
penché au-dessus du pont
hésitation à se jeter à l’eau.
« La mort parfois nous frôle les cheveux,
nous dépeigne et n’entre pas.
Est-ce une grande pensée qui l’arrête?
Ou peut-être pensons-nous quelque chose
de plus grand que la pensée même? »
« Tout saut finit par prendre appui.
Mais est possible en quelque lieu
un saut comme un incendie,
Un saut qui consume l’espace
où il devrait prendre fin.
J’ai atteint mes insécurités définitives.
Ici commence le territoire
où l’on peut brûler tout ce qui est final
et créer son propre abîme pour disparaître au-dedans »
Roberto JUARROZ Poésie verticale