Les lointains aujourd’hui récusent la distance
et montrent leur détail comme s’ils s’avançaient
vers nous, accélérant leur galop invisible.
Les sons également, qui s’attardaient hier
dans la chaleur où ils semblaient se perdre un peu,
accourent aujourd’hui sans le moindre détour,
veulent se devancer en enjambant l’espace
et prennent leur élan plus loin que d’habitude.
Là-bas une fumée étale son étoffe
en laissant voir la trame rèche de sa toile.
Au front de la forêt, chaque feuille dessine
avec un net orgueil sa personnalité.
Le vent s’est arrêté. Curieusement aussi
les oiseaux restent cois. Voici venir la pluie.
Armel Guerne Rhapsodie des fins dernières