Voeu d’octobre

Qu’on me donne la vie que je veux,

Que près de moi le torrent coule.

Qu’on me donne en haut le ciel joyeux

Et devers moi les chemins loin de la foule.

Un lit dans les buissons pour voir les étoiles,

Le pain que je trempe dans la rivière.

Pour un homme comme moi c’est la vie,

A jamais c’est la vie.

Que le coup s’abatte tôt ou tard,

Que ce qui doit être soit;

Qu’on me donne la face de la terre

Et la route devant moi.

Je ne cherche richesse, espoir ni amour

Ni véritable ami;

Tout ce que je cherche c’est le ciel en haut

Et la route sous mes pas.

Ou bien que l’automne s’abatte sur moi

Dans les champs où je flâne,

L’automne qui rend muet l’oiseau sur l’arbre

Et mord les doigts bleuis.

Blanc comme farine est le champ givré

Chaud est le refuge de l’âtre

Je ne céderai pas à l’automne,

Et même pas à l’hiver!

Que le coup s’abatte tôt ou tard,

Que ce qui doit être soit;

Qu’on me donne la face de la terre

Et la route devant moi.

Je ne veux richesse, espoir ni amour

Ni véritable ami;

Tout ce que je veux, c’est le ciel en haut

Et la route sous mes pas.

R. L. Stevenson

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