FUMEE BASSE
On entend le bruit sec et vain
des oies survolant les prés froids.
Quelque part, une chanson se pénètre
des éternels appels.
Une flûte tarit, nulle autre ne s’entend.
Alleluia, mon regard se remplit d’oiseaux et de vent,
je ne dois à la vie aucune pensée,
mais c’est toute la vie que je lui dois.
Avec des mouvements cassés
souvent dans l’eau j’aperçois
des voûtes effondrées.
Je sors des feuilles du village
comme d’une tente des mages.
Alleluia, aujourd’hui plus que jamais
je suis le frère fatigué
du ciel d’ici-bas
et de la fumée tombant du foyer
Lucian BLAGA 1925
traduction Paul MICLAU